
Bonjour à tous !!
On se retrouve pour une exclusivité Murmures Littéraires en partenariat avec l’auteure Charlène Libel qui nous offre aujourd’hui un chapitre inédit sur le héro du Tome 1 de sa Duologie À feu et à sang. : Léo
Je vous laisse ci dessous les liens des deux tomes que j'ai eu l’honneur de chroniquer
α Chapitre bonus - Léo : A feu et à sang - Encore un peu plus de nous α
- Léo ?! hurle la voix de ma femme depuis l’entrée du salon.
- J’arrive !
Mais elle ne me laisse pas le temps d’arriver et me rejoint directement dans la cuisine là où je finis d’emballer les derniers feuilletés que j’ai fait pour aller chez Assan.
- Tu as passé une bonne journée ? demandé-je avec un sourire.
- Oui, oui… Déshabille toi Léo.
- Quoi ?!
- Je suis en pleine ovulation, répond-t-elle en déboutonnant son jean.
Ce n’est pas que je n’aime pas coucher avec Juliette mais ces derniers temps elle se montre tellement insistante que j’ai à peine le temps de recharger mes batteries… Voyant que je ne réagis pas, elle reprend :
- Dépêche-toi, on va être en retard chez Assan.
- On peut pas faire ça ce soir ?
Je m’approche d’elle, prends ses mains pour l’empêcher de se foutre à poil au beau milieu de la cuisine et embrasse son front avec tendresse.
- Non, ce soir tu seras bourré et ça va faire comme la dernière fois, répond-t-elle en me repoussant.
- C’est bon, dis-je rembruni par sa remarque.
Elle a touché ma fierté et je m’écarte en soupirant avant qu’elle ne reprenne :
- Allez, enlève au moins ton pantalon !
- C’est pas parce que je suis un mec que j’ai pas besoin d’un minimum de mise en condition Juliette… dis-je la mort dans l’âme.
Elle semble dubitative un moment avant de poursuivre son déshabillage, l’air déterminée. Bien sûr au début j’ai trouvé ça très chouette de baiser comme des lapins lorsque l’on a décidé de faire un môme mais c’est nettement moins drôle depuis qu’elle projette l’heure et la date exacte de nos ébats en fonction de son ovulation et encore moins lorsqu’elle fait référence à mes rares médiocres performances lorsque je suis trop imbibé d’alcool pour assurer.
- Léo !
- Tu veux pas qu’on laisse faire la nature ? demandé-je en tirant sur mon jean pour qu’il glisse le long de mes chevilles.
- Tu veux plus d’enfant ? demande-t-elle visiblement contrariée.
Je me débarrasse de mon pantalon docilement et avance vers elle pour la prendre dans mes bras et l’embrasser, je lui murmure que « bien sûr que je veux toujours des enfants avec toi » et cette folle furieuse en profite pour me mettre la main sur le paquet. Je hoquète de surprise avant de me prendre une nouvelle remarque en pleine tronche :
- T’as pas l’air très motivé, souffle-t-elle déçue.
- Je suis un peu fatigué. La nuit a été longue… dis-je en soufflant.
- Tu n’as pas dormi ce matin ? demande-t-elle inquisitrice.
- Si, quelques heures juste après ton départ…
Elle me caresse avec enthousiasme, un enthousiasme presque douloureux étant donné le marathon de sexe qu’on a du abattre ces derniers jours et je décide de prendre les choses en main rapidement. Je dégage sa main et dépose un baiser sur ses lèvres avant de l’emmener avec moi dans la chambre. Elle se laisse faire et finit allongée en travers du lit, le pantalon encore sur les chevilles. Je me mets à genoux devant elle et entreprend de lui enlever ses vêtements avec douceur en la regardant avant de déposer quelques baisers sur ses genoux et à l’intérieur de ses cuisses :
- Léo, je sors du boulot… J’ai même pas pris de douche, souffle-t-elle entre deux soupirs de plaisir.
- Je m’en fous, j’ai envie de te bouffer la chatte… même si c’est pas comme ça qu’on fait les bébés, je sais Juliette ! Détends toi !
- Mais on va être en retard… proteste-t-elle en gémissant lorsque je pose ma bouche sur sa culotte.
- On s’en tape !
Je continue de la titiller en grognant contre le tissu et la sens enfin se détendre quelques instants plus tard. Ma manœuvre semble fonctionner puisqu’elle finit par retirer sa petite culotte d’elle-même en m’attrapant par les cheveux pour sentir mes lèvres entre ses cuisses. Je me régale de son goût et sens l’excitation monter dans mon propre corps.
- Putain, prends-moi ! gémit-elle à bout de souffle.
Je ne me fais pas prier et la retourne avec force, ce qui la fait couiner davantage avant de m’insérer profondément en elle.
- Oh putain, souffle-t-elle contre l’oreiller.
- C’est bon, tu la sens bien là ? demandé-je satisfait.
- T’es plus fatigué, reprend-t-elle en pouffant.
- Clairement, dis-je avec un rictus avant de m’activer en faisant claquer mon bassin contre ses fesses délicieuses.
Lorsque je gare enfin la voiture sur le parking d’Assan, Juliette n’a toujours pas lâché son petit sourire. Je lui prends la main et la porte à mes lèvres avant de demander :
- A quoi tu penses ?
- A ton avis, souffle-t-elle tout bas.
- A ma queue ?
- A ta queue que j’adore, corrige-t-elle en rougissant légèrement.
- Je préfère que tu parles d’elle de cette façon, dis-je suffisant. Et j’aimerai que tu arrêtes de parler de nos échecs cuisants à l’avenir.
Elle pouffe en se remémorant nos dernières frasques après une soirée trop arrosée. Juliette prend un malin plaisir à me rappeler qu’il y a quelques semaines, je n’ai pas réussi à « hisser le mas » pour la satisfaire à cause des multiples shoots ingurgités en compagnie d’Alessio et Assan un peu plus tôt dans la soirée… Et je dois avouer que je ne trouve pas ça très fair-play. Nous finissons par sortir de l’habitacle, chargés des victuailles préparées pour l’occasion et nous engouffrons rapidement dans l’immeuble qui nous fait face.
- Léo ! s’exclame mon ami en m’ouvrant la porte. C’est pas comme si on vous attendait depuis quarante-cinq minutes…
- On a pas vu l’heure passer, dis-je en lui adressant un clin d’œil.
Il me serre dans ses bras affectueusement sans manquer de faire une petite remarque graveleuse au creux de mon oreille. Il ne changera jamais celui-là… A l’intérieur, je suis accueilli par Mila qui me saute littéralement dans les bras et je suis aussi heureux qu’elle de la retrouver je dois l’admettre. Ces derniers temps je n’ai pas vraiment eu le temps d’aller les voir elle et sa mère et je m’en veux encore plus lorsque je croise le regard de ma meilleure amie :
- Je vous ai pas attendu, lâche-t-elle la bouche pleine. Je suis affamée !
Elle se lève tout de même pour m’accueillir.
- Waw ! t’es presque à point là, dis-je en sentant son ventre énorme contre mon corps lorsqu’elle me serre dans ses bras.
- Léo… Parle mieux que ça, souffle Juliette en levant les yeux au ciel.
- C’est bon Juliette, j’ai l’habitude, plaisante Sarah en s’écartant de moi. Le terme est pour samedi. Je commence sérieusement à en avoir marre…
- J’imagine… Mon frère n’est pas là ?
La jeune femme soupire avant de me faire un signe négatif. Je comprends qu’elle soit déçue mais en même temps elle connaît bien le monde des pompiers et elle ne doit pas être étonnée par cette absence.
- Il était de garde ce soir.
- Désolé pour toi…
Elle m’adresse un sourire attristé avant de saluer Juliette qui se tient derrière moi. Cette dernière rougit lorsque Sarah lui remet discrètement les cheveux en place. Il faut dire que nos derniers instants ensemble ont été agités, je souris en les regardant jusqu’à ce qu’Assan m’attire avec lui jusqu’à la cuisine :
- Il est génial ton nouvel appart !
- Ah ouais ? demande mon pote fier de lui. Je viens seulement de finir les travaux.
- Je comprendrai jamais pourquoi tu as quitté ta grande maison pour t’installer en appart.
- Je l’ai pas quittée, je l’ai mise en location. J’ai pas besoin d’avoir autant d’espace en étant tout seul, m’explique le grand brun. Et puis je suis bien plus près de la caserne comme ça.
- Mouais. Tu as des locataires ?
- Ouais, un couple avec deux gosses.
- Cool et sinon tu as eu des nouvelles d’Elise ? demandé-je un peu plus discrètement.
Il m’a parlé de l’amie de Juliette il y a quelques semaines et j’ai cru comprendre que quelque chose se passait entre eux mais je ne suis pas sûr que ma femme soit au courant. Assan semble mal à l’aise et se gratte la tête en fuyant mon regard avant de murmurer :
- Ouais, c’est fini.
- Quoi ? Pourquoi ?
- J’ai merdé… Je t’expliquerai plus tard.
Je fronce les sourcils sans oser en demander davantage. Nous sommes rapidement interrompus par le petit frère d’Assan que je n’ai pas vu depuis des lustres. Ce dernier n’a rien à voir avec son frère : avec sa chemise strictement rentrée dans son pantalon et ses lunettes aux bordures noires et épaisses, j’ai presque l’impression d’avoir mon banquier devant moi.
- Leo ! ça fait un bail ! lâche-t-il en me faisant une accolade.
- Ouais, qu’est-ce que tu deviens Selim ?
- Il vient de finir son école de commerce, lâche Assan avec la bouche pleine. Il est fin prêt à nous ramener un paquet d’oseille !
- N’exagère pas… répond l’intéressé un brin gêné.
- Oh si, avec le prix qu’a coûté ton école, t’as intérêt à ramasser du blé je te le dis !
Nous bavardons quelques instants des perspectives de carrières du grand brun mais la discussion tourne vite en rond car ni Assan, ni moi n’y connaissons grand-chose en commerce. Je décide de quitter la cuisine pour retrouver les autres, les bras chargés de nourriture.
Juliette est en pleine conversation avec Sarah, je suis bien content que toutes les deux s’apprécient mais les entendre parler bébé en permanence commence sérieusement à me prendre la tête. Plus tard, je décide de retrouver Assan qui fume une cigarette sur le balcon :
- Bon alors, qu’est-ce qui s’est passé avec Elise ?
- Je sais pas trop, souffle-t-il désabusé. C’était pas très clair entre nous… Elle se la joue distante de temps en temps et quand j’ai voulu mettre les mots sur notre relation je pense qu’elle a flippé…
- Et du coup ?
Je ne suis pas vraiment étonné par ses confidences, j’ai beau apprécier l’amie de Juliette je ne sais jamais vraiment sur quel pied danser avec elle et Assan n’a pas l’air de maîtriser la situation davantage…
- Bah du coup j’étais vénère qu’elle m’ait jeté… commence-t-il en baissant le regard.
- Et donc ?
- Bah j’ai couché avec Sabrina.
Je soupire en prenant ma tête dans mes mains avant de demander sans vraiment avoir besoin de la réponse :
- Et tu l’as dit à Elise ?
- Non.
Il ne me regarde toujours pas. J’ai bien essayé de le convaincre d’arrêter ses conneries avec notre collègue Sabrina, déjà pour l’équipe qui en patira forcément si les choses tournent mal entre eux et aussi parce que depuis quelques temps j’ai bien vu que c’était Elise qui l’intéressait…
- Bah alors quoi ?
- Elle nous a surpris.
- T’es sérieux mec ?! demandé-je partagé entre la peine et l’hilarité.
Il n’est pas croyable ce mec. Il s’attache à une meuf et il se fait surprendre par la même en pleine partie de jambes en l’air avec l’une de nos collègues. Il tente enfin un regard vers moi avec un sourire désolé avant de soupirer à son tour :
- Ouais, j’ai merdé. Elle a débarqué à la caserne et disons que j’étais en train d’essayer de me détendre avec Sabrina.
- Je sais pas comment tu vas rattraper le coup mon gars mais bon courage… dis-je hilare.
- De quoi vous parlez ? demande Juliette en nous interrompant les sourcils froncés.
- De rien, reprend précipitamment mon ami.
Elle n’a pas l’air convaincue et semble avoir bien compris que nous lui cachons quelque chose puisqu’elle m’adresse un regard qui m’obligera sans doute à tout lui raconter plus tard dans la soirée. Mais je tente de garder la face et essaie de rassembler mes esprits pour ne pas mettre mon pote dans l’embarras.
- Une merde avec les locataires de la maison.
- Vraiment ?
Il est grand temps que quelqu’un intervienne. Cette femme me connaît par cœur et je ne fais vraiment pas le poids face à elle.
- Tonton Leoooooo, hurle la petite fille depuis le couloir.
- Quoi ? demandé-je en prenant trois nouvelles bières dans le frigo.
La petite brune me rejoint en courant et toute essoufflée elle entreprend de m’expliquer :
- C’est maman, elle t’appelle ! Elle a fait pipi sur elle je crois, ajoute-t-elle légèrement déstabilisée.
- Pipi sur elle ? demandé-je en fronçant les sourcils.
Mais je n’ai pas le temps de me poser davantage de questions que la voix de Sarah retentit du fin fond de l’appartement. Je pose les bières sur la table et la rejoins en de grandes enjambées.
- Qu’est-ce qui se passe ? demandé-je affolé.
- J’ai perdu les eaux… commence la jeune femme en me montrant l’étendue des dégâts.
- Merde, mais ça va ?
- Oui ça va, je pensais que c’était des contractions de Braxton Hicks mais visiblement le travail a commencé, m’explique-t-elle en s’asseyant sur le bord de la baignoire.
- T’aurais dû me le dire, dis-je paniqué. Qu’est-ce qu’on fait ?!
- Calme toi, me gronde-t-elle en levant les yeux au ciel. Ce n’est peut-être pas de fausses contractions mais je ne vais pas accoucher dans la minute. Conduis-moi plutôt à l’hôpital et trouve mon téléphone, il faut que j’appelle ton frère.
- Le bébé va sortir ? m’interroge la petite Mila.
- Bientôt, lui répond sa mère. Va chercher le portable de maman.
- T’es sûre que ça va ? demandé-je en sentant la sueur perler sur mon front.
- T’es pas pompier toi par hasard ?
- C’est quoi le rapport ?! Je vais pas te faire accoucher Sarah… dis-je en ouvrant grand les yeux.
- Non, mais ton sang froid t’en as fait quoi ?
Touché. Mais je ne suis pas au boulot et Sarah est ma meilleure amie… La jeune femme tente d’attraper une serviette pour essuyer le sol lorsqu’Assan nous rejoint, probablement alerté par les bruits. Il regarde la flaque et observe Sarah qui se tient douloureusement le ventre avant de demander :
- J’appelle une ambulance ?
- Non, ça ira… gémit Sarah en fermant les yeux. Leo va m’emmener à l’hôpital. Je suis désolée pour ta soirée Assan…
- Pas de soucis t’inquiète… commente l’intéressé. Tu as l’air d’en chier pas mal, t’es sûre que tu veux pas d’ambulance ?
- Absolument sûre, aboie-t-elle férocement. L’escorte d’un pompier devrait faire l’affaire… On y va ?
Et elle se lève en s’appuyant sur mon bras. Elle n’a vraiment pas l’air d’aller bien et j’ai beau être pompier et être habitué à ce genre de situation, je suis comme un bleu en voyant ma meilleure amie souffrir :
- Assan a peut-être raison, dis-je en sentant la sueur perler sur mon front.
- Leo, ressaisis-toi bon sang ! Ce n’est pas ton premier accouchement… Et ni le mien d’ailleurs.
C’est ce moment que choisit Juliette pour faire irruption dans le couloir, elle évalue rapidement la situation et semble la comprendre en quelques secondes. Je la remercie d’un regard lorsqu’elle glisse le manteau et le sac à main de Sarah sous mon bras et l’entend me dire :
- Je m’occupe de Mila.
- Merci Juliette.
Sarah et moi nous regardons en souriant, surpris d’avoir répondu la même chose au même moment et nous engageons finalement dans l’ascenseur en compagnie d’Assan qui n’a pas l’air prêt à cesser de s’inquiéter pour la jeune femme.
- Ça va aller Assan, souffle Sarah en respirant fort comme on lui a appris ces dernières semaines. Retourne auprès de tes invités. Vous avez perdu vos couilles dans un incendie ou quoi ?
Assan restons interdits un instant avant de nous ressaisir avec un sourire. Je passe le bras de ma meilleure amie autour de mes épaules et l’escorte dans le couloir doucement, Assan nous suit en tentant de nous aider.
Il lui fait un rapide baiser sur la joue et nous quitte non sans m’avoir interrogé du regard. Je ne suis pas tout à fait serein et je dois avouer que j’aurai aimé qu’il nous accompagne mais je connais Sarah et son mauvais caractère : il faut lui obéir, surtout dans une situation aussi critique.
J’allume rapidement le moteur et nous nous mettons en route avec hâte. Durant tout le trajet, j’entends la grande brune pester contre son téléphone et réessayer une dizaine de fois de passer un coup de fil à mon frère mais il ne semble pas répondre :
- Il a fallu qu’il travaille pile ce soir ! rugit-elle au bout d’un moment. S’il rate la naissance de son gosse je vais le tuer.
- Ne t’inquiète pas, dis-je pour tenter de la rassurer. Il sera là à temps j’en suis sûr.
Mais je ne suis sûr de rien et Sarah s’en doute bien. Je suis moi aussi pompier et lorsque nous sommes en intervention il peut parfois se passer plusieurs heures avant que l’on soit finalement joignables… Intérieurement je prie pour qu’Alessio se rende disponible et puisse épauler Sarah durant son accouchement mais j’ai tout de même peu d’espoirs… La jeune femme est rapidement conduite en salle de travail et j’en profite pour lui proposer de prendre le relais pour appeler son homme avant de la rejoindre. Elle est en nage et semble épuisée.
Malheureusement, après plusieurs essais infructueux, je décide d’appeler directement la caserne de mon frère et suis forcé de constater qu’il n’est toujours pas joignable lorsque son collègue m’annonce qu’il est en intervention sur un incendie dans la banlieue nord de Paris. Je retourne à l’intérieur, pas pressé d’annoncer la nouvelle à ma meilleure amie, quand j’apprends qu’elle a finalement été transportée jusqu’en salle de naissance.
Je soupire en me laissant tomber sur l’une des chaises de l’accueil et sens finalement mon téléphone vibrer dans ma poche :
- Leo ? hurle la voix de mon frère dans un brouhaha indescriptible. Vous êtes où ?
- A l’hôpital, dis-je stressé. Tu arrives quand ?
- Dans une trentaine de minutes, souffle-t-il paniqué. Tu peux gérer pour moi en attendant s’il te plaît ?
- Elle est déjà en salle de naissance Alessio…
- Alors vas-y !
Et il raccroche. Je suis partagé entre l’idée d’apporter la mauvaise nouvelle à mon amie et l’envie d’être là pour elle malgré tout. Je finis par me décider et retourne à l’accueil.
- Elle s’apprête à accoucher monsieur, m’informe la femme de l’accueil.
- Laissez-moi y aller.
- Seul le papa peut y aller, lâche-t-elle dubitative.
- C’est moi.
C’est comme ça que je me retrouve trimballé dans cet immense hôpital que je suis censé connaître par cœur mais dont j’ai perdu tous les repères à cause du stress. Je n’ose même pas imaginer ce que ce sera lorsque Juliette devra accoucher, et surtout : j’espère pouvoir être présent…
On me pousse finalement vers des portes battantes derrière lesquelles j’entends ma meilleure amie hurler de douleur et suis figé sur place lorsqu’elle me voit pénétrer dans la salle avec une blouse et une charlotte sur la tête :
- TU TE FOUS DE MOI ?!
Je hausse les épaules en tentant un sourire maladroit.
- Madame il y a un problème ? s’inquiète une infirmière e
n me regardant.
- Non, viens là ! hurle la brune en plein travail.
Je me glisse à ses côtés et sens sa main serrer mon bras avec force tandis qu’une contraction saisit mon amie toute entière. J’ai affreusement chaud et je donnerai n’importe quoi pour qu’Alessio soit à ma place :
- Dis moi qu’il est en chemin, murmure Sarah essoufflée et pleine de sueur.
- Il devrait arriver dans dix minutes, dis-je en serrant sa main aussi fort qu’elle lorsqu’elle pousse de nouveau.
- Ici aussi, on a quelqu’un qui devrait arriver dans dix minutes… lâche la sage-femme avec un sourire.
Je tente d’aider Sarah du mieux que je peux avant l’arrivée de mon frère mais elle est en colère à cause de son absence et cela ne semble pas faciliter les choses. Les personnes présentes dans la salle essaient tant bien que mal de driver Sarah au mieux mais cette dernière est furieuse. Elle finit par s’effondrer en larmes contre mon bras :
- Je vais pas y arriver Leo.
- Mais si Sarah, tout va bien se passer… dis-je doucement. Alessio va débarquer d’une minute à l’autre et tout va bien se passer.
- Et s’il lui arrivait quelque chose à lui aussi ? paniqu
e-t-elle en redoublant de sanglots.
- Il ne va rien lui arriver ma belle, dis-je en caressant son visage moite avec ma main libre. Je te le promets. Mais il va quand même falloir sortir ce bébé.
Je ne peux que la comprendre, elle vit un moment d’immense stress et l’absence de mon frère n’arrange rien. Le visage de Dimitri s’impose à moi quelques instants et j’en profite pour embrasser le front de ma meilleure amie :
- Allez Sarah, sortons ce bébé qu’il me tarde de rencontrer.
- D’accord tonton Leo, souffle-t-elle avec un petit sourire avant de pousser dans un gémissement strident.
C’est heureusement le moment que choisit mo
n frère pour faire son entrée. Les infirmières paniquent et tentent de le mettre dehors immédiatement mais heureusement Sarah parvient à se faire entendre en hurlant qu’il s’agit du papa. La confusion règne quelques instants jusqu’à ce que mon frère prenne ma place en me remerciant d’un sourire ému. Sarah semble bien plus sereine maintenant qu’il est là et il ne lui faut que quelques minutes supplémentaires pour mettre son enfant au monde sous mes yeux. L’émotion est palpable dans la pièce et tout le monde reste silencieux jusqu’à ce qu’on entende le nouveau-né gémir pour se présenter à nous. J’essuie discrètement une larme en regardant les heureux parents et décide de m’éclipser discrètement pour les laisser profiter de ce moment unique.
Ce n’est que quelques heures plus tard que je vois débarquer Juliette et Mila qui se tiennent toutes les deux par la main. Je suis étonné de trouver la petite surexcitée malgré l’heure tardive et la prend dans mes bras pour lui expliquer la situation :
- Ta maman a eu son bébé.
- Il est où ? demande-t-elle innocemment.
- On va aller le voir.
Nous sommes rapidement escortés jusqu’à la chambre de ma meilleure amie et pénétrons à l’intérieur sur la pointe des pieds pour rejoindre ma famille. J’ai le cœur qui bat fort dans ma poitrine lorsque je découvre le minuscule nourrisson serré dans les bras de mon frère visiblement très ému. Sarah me fait un sourire et attrape sa fille pour la hisser sur son lit et lui parler tout bas. Elle finit par déclarer :
- Alessio et moi sommes heureux de vous présenter Ugo. C’est ton petit frère Mila.
La petite fille ouvre de grand yeux et reste béate quelques instants avant de demander avec enthousiasme :
- On peut l’emmener à la maison maman ?
Un silence s’installe brièvement avant que Sarah n’éclate de rire en confirmant. Nous nous joignons à elle et rions avec soulagement. Je croise le regard de Sarah et vois bien qu’elle est émue par la situation, elle lève les yeux vers le plafond avec un air triste avant de sourire à mon frère qui dépose un baiser sur son front. Je sais que de là où il est, mon meilleur ami veille sur ses deux princesses malgré son absence et je suis prêt à parier qu’il est heureux qu’Alessio veille sur elles au quotidien.
- Votre fils est magnifique, souffle Juliette en serrant ma main dans la sienne.
Je prends ma femme dans mes bras, reconnaissant d’être si bien entouré et pressé de vivre la même chose que mon frère.
- Vivement qu’on ait le nôtre… murmure ma femme en me regardant les yeux humides.
Malheureusement elle n’a pas été suffisamment discrète car le regard émerveillé de mon frère pour son fils se tourne vers le mien et il semble surpris. Je hausse les épaules en souriant devant ce silence gêné.
- Deux mini Bazzaro en même temps ? s’étrangle Sarah en réalisant. Mais ça va être l’enfer !
- Surtout si le tien a ton caractère, dis-je pour la charrier avant de me pencher pour la serrer dans mes bras.
- Tu m’étonnes, souffle Alessio avec un petit sourire.
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Merci encore à Charlène pour sa confiance et ce merveilleux chapitre ! Retrouver en lien le site pour l'achat des 2 tomes.